Les Troubles du comportement
Quand votre enfant commence à ruer dans les brancards et à tester vos limites il se peut que ce soit signe de quelque chose de plus profond. Comment savoir ce qui relève du trouble du comportement et ce qui n'est que passager ? Comment obtenir de l'aide pour les deux quand on est une maman débordée ?
"Sale gosse mal élevé" ou parents dépassés par les attentes et la réalité ?
Des fois, il suffit de tout petits ajustements pour rectifier le tir et changer la dynamique familiale de manière à ce que chacun y retrouve son bonheur et sa place.
Souvent une discussion avec votre pédiatre peut déjà vous aider à prendre du recul ou à trouver des pistes. D'autres mamans avec plus de KM au compteur sont souvent aussi une aide précieuse (si elles peuvent éviter de tomber dans le jugement en étant constructives). Une ou deux bonnes nuits de sommeil sont aussi souvent une solution magique qu'il faut se donner les moyens d'obtenir avant de perdre pied.
Il y a évidemment des pistes intéressantes :
Un cadre rigide - même s'il est large- est souvent rassurant pour les enfants; ça ne veut pas dire qu'il doit être figé ou irréaliste. Juste qu'il est plus simple pour un enfant de suivre des règles qui n'évoluent pas simplement au fil des humeurs des parents. Du coup il ne sera pas surpris sans arrêt que ce qui était parfaitement acceptable hier ne l'est plus aujourd'hui.
Les attentes et conséquences doivent aussi être définies à l'avance. Avant de sortir de la voiture, je dis clairement à mes lutins ce que j'attends d'eux. Place de jeux ou restaurant, leur comportement ne devrait pas être le même pour tout. On respecte les autres dans les deux, mais on peut courir et crier sa joie dans le premier, absolument pas dans le deuxième.
En tant que parent on doit aussi être réaliste. Un petit fatigué qui a faim ne pourra simplement pas être un enfant modèle. Il faut savoir faire plus simple voire adapter ses plans (et oui, mettre de côté ses envies par moments) On leur en demande trop parfois.
Un enfant qui remet systématiquement le cadre en question, qui négocie le moindre truc et "sait toujours mieux" n'est pas forcément (voir jamais) un horrible enfant qui a des troubles du comportement. C'est probablement un enfant plutôt intelligent qui a besoin de comprendre pourquoi on lui demande certaines choses. C'est certes fatigant par moment, mais vous gagnerez beaucoup de temps à lui expliquer le "pourquoi" à l'intégrer dans les décisions et à le responsabiliser. Votre relation de conflit aura tôt fait de se transformer en relation de confiance et de complicité...
Sortir. Sortir. SORTIR. Qu'il neige, qu'il pleuve, qu'il vente.... s'il y a une chose que je retiens de ma maman c'est de sortir avec les enfants minimum une heure par jour.
Ils ont besoin de se dépenser physiquement, de pouvoir être des enfants, de courir, crier, sauter, toucher, rigoler... de se fatiguer sainement sans devoir faire attention à tout. Jardin, place de jeux, forêt, sentier derrière chez grand-maman, c'est égal. On trouve des pantalons de pluie et des bottes à tout petit prix. Ils apprendront tellement de choses en étant dehors, surtout si vous faites l'effort de répondre aux questions et de les rendre attentifs à ce qui les entoure. Ils dormiront tellement mieux après avoir bien mangé et pendant qu'ils sont dehors ils ne re-décorent pas votre intérieur.... Si papa arrive à passer un coup d'aspiro en vous attendant c'est évidemment la cerise sur le gâteau. (soit dit en passant, maman dormira mieux aussi et même si l'effort d'équiper tout le monde pour sortir paraît titanesque, le jeu en vaut vraiment la chandelle)
L'alimentation joue évidemment un rôle non négligeable. Les études sur le sucre démontrent que le sucre n'est en fait pas le problème question "hyperactivité" Promis, j'ai vraiment fait mes devoirs. Par contre, les additifs et les calories creuses qu'on trouve justement aussi dans l'alimentation industrielle sont elles par contre vraiment contre-productives. Une vrai tartine au pain pas trop blanc avec de la vrai confiture est bien meilleur goûter qu'un truc sorti d'un emballage. Additionner le nombre de repas et de goûters par jour aux produits industriels qu'ils mangent et on s'aperçoit parfois qu'on est bien loin des "doses maximales recommandées".
Je ne vais pas vous citer ici les E pires que d'autres -il existe plein de listes sur le net, des applications et des livres très bien faits- Sachez simplement que souvent on peut nettement améliorer les pics de comportement vraiment compliqués avec des ajustements intelligents en cuisine.
Dans certains cas une intolérance à un ou plusieurs aliments peut vraiment jeter de l'huile sur le feu. Chez nous typiquement le gluten, le maïs et les produits laitiers faisaient des ravages. C'est pour des raison digestives et d'eczéma que nous avons changé notre alimentation familiale. Quelle ne fut pas ma surprise de voir quantité d'autres "effets secondaires" s'estomper voire disparaître complètement au changement d'alimentation. Evidemment j'ai creusé la question et découvert que ce n'était pas nouveau.... (pour ceux qui savaient). Malheureusement les pédiatres sont très mal formés en alimentation sous nos latitudes. Et on se retrouve souvent assez seul dans le brouillard.
N'oublions pas qu'un enfant qui change radicalement de comportement ne le fait pas sans raison. Il se cache généralement un malaise, une peur, une souffrance qui une fois adressée verra le trouble s'améliorer.